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L' AVGF de 1925 à la fusion de 2001 |
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Déjà dans l'ancienne Egypte, la gymnastique semble avoir joué un rôle important dans la vie des dames du Palais. Des peintures murales dans les tombeaux des pharaons nous montrent des femmes exécutant toutes sortes d'exercices corporels. Les jeunes filles de Sparte “ montrant leurs cuisses ” par leurs jupes ouvertes sur le côté, pratiquaient une gymnastique à l'image de leurs guerriers de frères ou d'époux. Le moyen âge, la Renaissance, prônaient une femme exemptée d'exercices physiques pour préserver une beauté éphémère, puis le “ sexe faible ” s'installa pour de belles et longues années dans des bergères, des boudoirs douillets. La première société féminine de gymnastique vit le jour en Prusse en 1860. Enfin certaines dames de bonnes familles s'aventurent à fortifier leur musculature, à oser un peu de sport. En Suisse, une première société féminine voit le jour en 1900 et dans notre bon Pays de Vaud, ce sont les femmes de la Vallée qui furent les pionnières de la gymnastique féminine en “ accouchant ” de la première société féminine au Sentier. D'autres les suivirent dans la capitale vaudoise, puis dans le canton. l'AVGF devenant une nécessité pour coordonner le mouvement destin‚ à muscler les femmes en vue d'une résistance physique “ intéressée ” des époux- fermiers, pour le travail aux champs et la maternité prolifique, l'association cantonale féminine débute avec des objectifs spécifiquement féminins. L'immense majorité des femmes ne souhaitait pas de compétitions organisées où des efforts leur étaient demandés; se réaliser dans un autre objectif que la maternité tenait de la gageure. Au début, la réticence de la couche sociale, dite instruite et la presse, ne firent aucun cadeau aux gymnastes féminines et des préjugés tels que “ la pratique de la gym vous permettra de trouver un mari ou mieux vaudrait que vous vous occupiez de récurer vos sols et du raccommodage de vos bas ” parvenaient aux oreilles de quelques personnalités tenaces et pugnaces qui ouvrirent la voie de la gymnastique au féminin. Dès lors les effectifs ne cesseront d'augmenter, chaque village voulant sa société, désireuse d'offrir une leçon ou un entraînement hebdomadaire destin‚ à la gent féminine. En 1965, l'AVGF met sur pied le “ Brevet sportif féminin ”. Demander une somme d'efforts pour se prouver que la femme est capable d'aller plus loin paraissait utopique. Quand on songe au nombre de femmes qui ont passé ce brevet, brevet qui a succédé par la suite aux tests, une voie royale dans la compétition “ populaire ” s'est ouverte. Les journées AVGF ont réuni un grand nombre de sociétés et d'individuelles, venant se mesurer et tester leur condition physique ou leur aisance dans le mouvement, une fois par année. Les jeunesse filles actuelles prendront leur envol de pupillettes aux alentours de 1933 (la jeunesse perdure dans le mouvement, mais les jeunes deviennent aussi grands-parents depuis 1933!!) La gymnastique artistique vit la participation de gymnastes suisses aux Championnats du Monde en 1966. l'AVGF, reprenant la devise de son association fédérale (ASGF) “ de la gymnastique pour tous les âges ” introduira des nouveautés dans son programme de formation, tels que mère et enfant, gymnastique enfantine, qui ont 30 ans d'existence aujourd'hui. Sans chiffons, pas de gymnastique féminine. En 1925, les genoux ne se découvraient pas, la jupe plissée était longue, la blouse blanche prenait l'allure marine avec sa petite cravate bleue et le béret complétait la tenue avec des bas foncés. Les dames de Lausanne portaient la tunique gentiane en 1940 et le genoux était deviné sous la jupette. Le mot “ collant ” balbutié au début par des techniciennes avant-gardistes des années 60, sera de mise dans les salles après les Journées féminines d'Aarau de 1972 et d'ici à l'an 2001, des coupes dévoilant le galbe de la cuisse “ aérobiquée ” aux “ shorty ” actuels, que de chiffons ont recouvert les formes de la féminité et que de couleurs la gymnastique a mises sur ses mouvements ! “L'autonomie de l'association cantonale essentiellement féminine a peut-être nui aux intérêts matériels, financiers et à son action de propagande” relevait en 1972 le président technique, Pierre Detraz. Le cours de l'histoire ne peut que nous insuffler que les hommes et les femmes cheminent ensemble dans le sport, sans être unisexe, malgré une collaboration intense dans le mouvement et la chorégraphie gymnique. Si les comités cantonaux des associations gymniques ont réussi à concrétiser cette fusion, c'est que la volonté des uns et des autres était à la hauteur des ambitions sportives. Plus loin, ensemble… tout en restant homme, femme ... et la devise de l'ACVG se veut de réunir “tous les gymnastes vaudois sous la même étoile” ... et l'étoile en question ne sera ni filante, ni une voie lactée, mais un éclat lumineux de ce sport qu'est la gymnastique. Myriam Harnisch |